The Incident at Antioch Page 9
MME PINTRE: Et toi, qui décides en chef à partir de la connaissance de ce qui est, pourquoi ignores-tu justement la raison de mon rire?
CÉPHAS: Prends garde! Je peux t’entraîner, riante, échevelante, au point pur du fracas.
MOKHTAR: Certes, Céphas, nous te connaissons depuis longtemps. Nous t’accordons la confiance. Nous t’examinons aussi.
On dit chez moi: l’homme libre est plus proche de celui qui est entré avant-hier par la fenêtre que de celui qui depuis des années a la clef de la porte.
CÉPHAS: Parle de façon moins enveloppée. Nomme carrément Paule, camarade amateur de proverbes.
CAMILLE: Paule est belle, je veux dire … Paule est venue parmi nous comme une provocation. Je sais ce qui se brusque, à l’affût de soustraire à mon vœu le temps de l’assaut. Paule fait de notre patience une attente, j’en ai assez de sa caserne sans feu.
MME PINTRE: Rien n’est si asservi que la jeunesse d’une idée ne soit prête à le rompre; rien n’est si solennel que le débat ouvrier ne soit plus certain; rien n’est si certain que la consistance ne soit meilleure. Paule s’aperçoit avec nous qu’un pouvoir, si même il est à prendre, n’est pas toujours le bon objet de notre prise.
MOKHTAR: Et s’ils le veulent, tous? Et si dans l’atelier on nous demande où est l’instant? Et si ce murmure se fait, comme un vent refermé derrière la haie, de ce qui proteste contre notre lenteur?
CAMILLE: Notre jeunesse n’a pas eu tant de victoires, qu’il faille encore lui en retirer une toute cuite.
MME PINTRE: N’est-elle, la pensée ouvrière qu’un monde attend depuis deux siècles et dont il doute depuis vingt ans, que ce malade éveillé en sursaut d’un long sommeil par l’effondrement du toit de l’hospice? Si je tourne la tête à gauche vers ce portail, ornementation du fer prévaricateur, je vois que c’est la pâque du rassemblement.
CÉPHAS: Paule n’a-t-elle pas épousé Mokhtar? N’a-t-elle pas eu un fils de lui?
MOKHTAR: Vraiment l’ai-je épousée? Ai-je eu un fils? Je ne m’en souviens plus. Paule n’a pas besoin de moi, car mon exaltation lui paraît petite. Elle n’obéit plus guère, sachez-le. Elle est comme quelqu’un qui longe un mur, et les yeux clos discerne où nul ne peut la suivre le carré bleu d’une ouverture.
Céphas! Rallie-nous!
CÉPHAS: Je suis le plus impersonnel de vous tous, et c’est pourquoi vous n’avez ni à m’aimer ni à me craindre. (Tourné vers MME PINTRE:) Pourquoi te sers-tu d’un sourire pour refuser?
MME PINTRE: Et qu’as-tu proposé à quoi il faille que je dise oui ou non? Je suis une grosse femme fatiguée. Le jugement que j’ai sur la catastrophe qui t’énerve est que cela ne change que la couleur du temps, non son poids.
CÉPHAS: N’avez-vous pas, comme les autres, attendu ce moment? N’étiez-vous pas des gens que surélève enfin le ralliement des forces et des nombres?
CAMILLE: Dans la brisure d’une jeunesse, nous nous sentons comme à la veillée d’armes.
Désignés pour le premier coup de feu, nous ne pouvons dormir, cherchant de l’œil dans le noir la flamme en face d’un briquet.
SCÈNE 3: Dans le lieu des réserves de la guerre.
VILLEMBRAY, de plus en plus dépenaillé, est allongé sur une caisse. À côté de lui, UN PETIT CHIEN. Entrent MAURY et MAURY.
JEAN MAURY: Monsieur Villembray?
VILLEMBRAY (sans bouger ni regarder): L’humaniste parlementaire me rend visite. De Gaulle! Voici les sectateurs de l’Homme en soi. Salue l’Homme immédiatement.
(LE CHIEN remue la queue.)
PIERRE MAURY: Nous venons…
VILLEMBRAY: … me faire des courbettes. Je connais l’Homme, Messieurs, il ne cesse de se repentir d’avoir été tout à fait inhumain, Messieurs de l’Homme, divertissez-moi de vos plus récentes indignations.
JEAN MAURY (à PIERRE MAURY): On s’en va?
VILLEMBRAY: De Gaulle, mon doux fox, si l’Homme, le Français, le capital le plus précieux, fait mine de partir, mors-le!
(DE GAULLE descend de la caisse.)
PIERRE MAURY: Attention au clébard, il a l’air mauvais.
VILLEMBRAY: Il est tout à fait féroce. De Gaulle, montre à l’Homme en soi ta férocité. (LE CHIEN aboie une seule fois.) De Gaulle économise les preuves de sa fureur. Dès que vous voyez l’Homme, montrez un minuscule bout de votre force, pour n’avoir pas à vous en servir. L’Homme est essentiellement peureux.
PIERRE MAURY: Je me jette à l’eau, je …
VILLEMBRAY: Vous allez vous noyer. L’Homme se noie dans son verre à dents.
JEAN MAURY: Vos plaisanteries sont grossières, Monsieur. Nous avons notre dignité …
VILLEMBRAY: … d’Homme! Absolument! Votre dignité d’Homme!
JEAN MAURY: Et d’élus démocratiques, Monsieur. Nous représentons bien des gens, tenez en compte.
PIERRE MAURY: Je dirai même mieux. Nous représentons les forces vives, la jeunesse, les techniciens de pointe, les femmes libres. Songez-y.
VILLEMBRAY: Si j’y songe! Nous le disons toujours, le chien et moi. Que ferions-nous sans les mandataires de l’humanité générale? N’y a-t-il pas lieu d’honorer en vous la non-force et la non-pensée? Le sympathique glou-glou? Dans vos façons épanouies, la force tranquille et républicaine va son bonhomme de chemin. Je vois derrière vous les millions de rêveurs pleurnichards dont se fait toute omnipotence. Que vaut le cynisme, sans les idiots qu’il subjugue? Y aurait-il la moindre volupté dans la puissance, si ne venaient incessamment s’en plaindre des benêts sentencieux? Le monde n’est pas si drôle. Rien ne soulage l’esprit comme de vous voir galoper derrière les chariots de l’époque, pantalons troussés aux genoux et pipe au bec, pour supplier les conducteurs de respecter les droits et de ne pas écrabouiller dans un tournant l’Homme digne. Car l’Homme digne, le ressourcé, l’équilibré, le conscientisé, l’horticulteur de sa différence invisible, marche à pied, lui, menton relevé sous le soleil et sac au dos.
JEAN MAURY (à PIERRE MAURY): N’y a-t-il pas là des insultes? Ne devons-nous pas partir?
PIERRE MAURY (à JEAN MAURY): Songe à ce qui est en jeu. Villembray est retors. Il nous éprouve. Ne tombons pas dans le panneau. (À VILLEMBRAY:) Monsieur, je suis chargé par le parti socialiste démocratique et la confédération des travailleurs salariés de proposer à votre signature un nouvel appel aux hommes de bonne volonté de ce pays.
VILLEMBRAY: Ah! Ah! Je mâche du persil trempé dans le vinaigre, je me roule par terre dans la niche de Charles de Gaulle, mordant le bois comme lui l’os d’un mouton d’Égypte arraché au sépulcre du Dieu! Je gambade au cerf-volant de la volonté bonne.
(VILLEMBRAY et SON CHIEN sautent très haut, très gracieusement, au-dessus des deux autres, presque jusqu’aux cintres, soustraits à la pesanteur.)
VILLEMBRAY (d’en haut): Dans mes ailes, le vent désentravé de tout ce qui est volontaire! Guili-guili, démocrates! Quittez vos semelles!
(DE GAULLE aboie furieusement en sautant de plus en plus haut.)
JEAN MAURY: Le malheureux!
PIERRE MAURY: Claude Villembray a perdu la raison! Allons prévenir les journaux de gauche.
JEAN MAURY: Et ceux de droite. Quel événement! Quel titre!
(LES DEUX MAURY sortent un appareil photo et essaient de prendre une image de VILLEMBRAY et du chien volant. Juste à ce moment, VILLEMBRAY et DE GAULLE retombent assez lourdement.)
LES DEUX MAURY (ensemble): Raté! Zut!
VILLEMBRAY (essoufflé au début, et de plus en plus véhément): Répondez! Pourquoi? Deux gaillards ordinaires ordinairement équipés pour passer ici-bas sans se faire remarquer par quiconque. À quoi vous sert d’imaginer que vous faites de la politique? La course à pied sur les trottoirs en tenue de jogging sur vos cuisses poilues, l’évitement élastique des poubelles, tout s’offre à vos talents.
PIERRE MAURY: L’homme doit se mêler des affaires de la cité. L’homme ne s’épanouit que dans la citoyenneté responsable.
VILLEMBRAY: Frères aux cheveux d’Avril, à la
barbe frisée! Que voyez-vous qui ne vous soit étranger et brutal? Des ombres musulmanes s’arriment aux chaînes de l’acier. Leur œil âprement vous décortique. Ténacité recluse! Des gamins à couteaux, des jeunes filles échevelées bleu sous le cuir et la fume! Vous rasez les murs à leur seule approche, vous louez une armure et du plomb. Quelques penseurs s’accrochent à ces lambeaux modernes de la haine, dont les propos vous sont angoisse et sauvagerie.
Derrière vous, certes, la foule insipide des bureaux. Le microscopique va-et-vient d’ascenseurs et de cartables, le chef de service flanqué de son sous-chef, le pré-chef en escorte muré de secrétaires. Les écrans allumés de toute l’informatique planétaire! La banque et la poste! L’enseignement et la préfecture! Les ministères et les journaux! Les mairies et les sécurités sociales! Les chèques et les contraventions! Les assurances, les échelons, les suggestions! Horreur! Dix millions de personnes s’écrivent l’une à l’autre sur le formulaire correct. Et tous vivent de quelques arabes enchâssés aux machines.
Qu’avez-vous dans la tête, ô gens que disperse la vanité vitrière des aplombs? Classeurs de porte à porte, cliquetis infernal des claviers! Estampilles, et signatures en cécité!
Maury! Maury! Qui proclame par votre bouche que le rien est quelque chose? Qui exige le droit de l’homme à persévérer librement dans sa parasitaire inexistence? Fuyez, volatiles aux pattes grêles! De Gaulle! Sus aux poules! Sus aux poulets! Sus aux oisons et aux autruches! J’éparpille autour de moi les confettis d’une planète!
(VILLEMBRAY déchire cent journaux sortis d’on ne sait où et remplit toute la scène de papier. DE GAULLE court autour des DEUX MAURY avec de petits aboiements suraigus. Tout s’arrête brusquement. VILLEMBRAY semble éteint les bras ballants. Un silence.)
JEAN MAURY: Et où mène, je vous prie, cette vaticination?
PIERRE MAURY: Croyez-vous nous faire peur?
JEAN MAURY: Vous n’êtes plus rien, plus rien du tout. Une merde.
PIERRE MAURY: Parfaitement! Vous ne valez pas la crotte de de Gau…, de votre chien.
JEAN MAURY: Vous êtes rétamé, bousillé, archicuit.
PIERRE MAURY: Personne ne parle plus de vous à la télé, et le syndicat ne vous a pas nommé dans ses communications depuis quatorze mois.
JEAN MAURY: Le Parti du Rassemblement vous encule.
PIERRE MAURY: Le Parti Socialiste Démocratique vous fait ça! (Un bras d’honneur.)
JEAN MAURY: Un politicien au rancart . . .
PIERRE MAURY: Une guenille parlementaire …
JEAN MAURY: Une serpillière ministérielle …
PIERRE MAURY: Pas un flic pour vous arrêter au petit jour.
JEAN MAURY: Pas un canard pour insinuer que vous aimez les partouzes.
PIERRE MAURY: Pas un magazine pour vous magaziner.
JEAN MAURY: Même le rétro vous rétrocède.
PIERRE MAURY: Trop décati pour les rétrospectives.
JEAN MAURY: Pas assez inaugural pour les inaugurations.
PIERRE MAURY: Nul au passé, nul au présent, nul au futur.
JEAN MAURY: Et ça nous fait du cirque!
PIERRE MAURY: Et ça nous fait la grosse voix!
JEAN MAURY: Matamore!
PIERRE MAURY: Bellâtre!
JEAN MAURY: Sycophante!
PIERRE MAURY: Totalitaire!
JEAN MAURY: Petit Staline, tiens!
PIERRE MAURY: Bien envoyé, ça. Petit Staline!
(Ils s’arrêtent, essoufflés. DE GAULLE s’endort sur la caisse. Long silence.)
VILLEMBRAY: À qui ai-je l’honneur?
SCÈNE 4: Dans le lieu des choix.
Une grande table de réunion est posée en travers de la route. Autour de la table CÉPHAS, PAULE et tous les autres.
PAULE (les regardant tour à tour comme si elle avait du mal à les reconnaître):
Est-ce là l’embellie? Je vous vois dans la poudre d’or.
À quoi sert cette table comme un chariot pour l’exil tiré par un bœuf?
J’imagine une telle lenteur!
CAMILLE: Ne joue pas à la folle. L’affaire est diablement sérieuse.
PAULE: Soit. Je ne me fie plus à ma jeunesse. Mokhtar! Tu l’as emportée avec toi.
Vection du ciel d’usine! L’étonnement d’ordre des hommes dont avec toi je me suis couverte est supprimé. Je sors de tes mains subitement vieillie.
CAMILLE: Voyons, ma beauté! J’ai bloqué mon pied dans la porte. Le néon des musiques a mis sur les murs de la piaule une sacrée bariolure! On va tout fiche en l’air.
RENÉ: Tu nous prêches le lent qui n’est que trop de la terre. Le sillon, il faut faire demi-tour, et puis non. À midi debout sur le tracteur j’inspecte vers l’Est si la ville va brûler. Céphas, me dis-je, va donner le canon. Alors, le fusil de chasse, on le décroche du mur. J’y vais d’un mugi de la corne. Nous voici très bas sous la haie. Paule, tu ne peux plus différer cette image. Toute somme fixe de la terre prononcée contre elle.
MME PINTRE: Sinon que toujours fixe après prononciation.
PAULE: Vos raisons, égales. Quel est le village où va ce chemin?
CAMILLE: Antioche.
RENÉ: Gamine! C’est Jérusalem qui compte.
La betterave, ô Paule, le cochon qu’on égorge, la machine pour traire et le tracteur qui ronronne, l’ensemencement et les engrais, le soin tardif de la vigne, ne sont pas de ta réflexion, pour que je te voie tenir en suspens la hache du vouloir.
Puisque Villembray–non, non, je ne rappelle pas qu’il est ton frère, ces choses, à la campagne, ont trop de poids; puisqu’il a renoncé, et que la chance opère, et que Céphas ne dit mot, c’est à nous d’expliquer l’erreur d’un grandissement inactif.
CAMILLE: Si après une sacrée gueule de bois je passe à la très petite aube devant les vitraux de la Banque, et si j’ai la fronde à la main, le crime n’est-il pas de passer comme un chien vague? L’artifice du verre à son éclat m’illumine! Sauvée de la nuit grise! Nous sommes comme des baladins à la queue sur un fil entre la dispersion ordinaire et le feu mis aux poudres.
PAULE: Vos raisons sont ordinaires.
MOKHTAR: Vu que nous avons su grandir dans l’atelier qui travaille; vu que les chefs, véloces, n’ont pu nous empêcher de passer le mot juste; vu que la fatigue et le tonnerre des presses ne nous ont pas abattus; vu que les forts veulent la force; vu que le salaire est pis que nul; vu que l’homme a des besoins, et que la femme a des désirs; je déclare qu’il est temps.
MME PINTRE: La ville est la forme de l’humanité. Oh! Quelle sera cette industrie de la cité
Quand la circulation du signe ayant recouvré son vrai, l’homme sera mis avec tous les hommes dans une relation visible,
Et par sa place ayant appris ce qui la déplace, il en excédera dans la joie la mesure,
Et dans l’angoisse au courage versée, il tirera sur le réel des traites de lumière,
Sujet d’une science où dissiper son désir.
CÉPHAS: Conclus! Achève!
MOKHTAR: La science naturelle a livré le monde aux argentiers, maintenant la science de l’histoire nous le livre. Autour de l’ouvrier au teint sombre, l’humanité entière est constituée comme un corps. L’architecture de ses membres est tenue de lever comme emblème, à deux mains, la lourde massue pour écraser la mouche de l’État.
Et sur la ruine que j’arpente, prenant avec amour chaque pierre, j’édifie la mosquée de la justice.
PAULE: Bien dit.
MME PINTRE: Paule, mets-toi avec Céphas et nous, afin que nous rassemblions la durée, et pliions l’acte à la consolidation de ce qui devient.
RENÉ: Céphas, mets-toi avec Paule et nous, afin que nous interrompions ce qui est, et que celui qui existe advienne à sa suprématie.
PAULE: Non!
CÉPHAS: Es-tu donc réjouie par le train du monde?
PAULE: Violence, au point de ce désir! Nous n’avons rien pour nous satisfaire, nous sommes aussi vieux
Nativement que la ville.
Sache
z que ce qui nous est offert de feu et d’assaut n’est que l’exécution par nous
De ce que le train du monde a prononcé quant à son achèvement.
J’ai longtemps transmis la mort, et ce n’est pas même qu’elle se transmet dans la fureur de vaincre,
Mais l’éradication en nous du sujet qui veut,
Par ce que nous croyons la fortune du temps,
Et qui n’est que ce qu’exige l’endroit.
Confusion de l’espace et de l’heure!
Je constate, j’examine le vermoulu de l’ordre où je prospère. Mais,
Pas plus qu’une baie vitrée sur les mers du sud ne m’enjoint d’en briser la transparence par l’imagination de posséder ainsi la vague, et le sel,
Ou qu’une roche en équilibre millénaire sur l’arête d’une souche ne fait droit au désir de la pousser–et que jaillisse en écume le torrent!
Pas plus la possibilité d’arracher la victoire n’est ce qui prouverait que j’existe.
La loi de la victoire est trop particulière pour que l’universel sujet y interrompe une astreinte, c’est lui qui s’y trouve dilapidé.
L’action où j’appelle est à tout instant recevable pour la surface entière de ce monde. Un infini travail sur soi, partout reproductible.
Le rejet par saint Paul de la vieille loi avait puissance millénaire d’ouvrir à l’enfant et à l’esclave, au Perse et au Viking, la possibilité de la grâce et du salut.
Ainsi nous sommes à cette deuxième fondation où l’acte inouï est de ne pas saisir un pouvoir disponible.
Parce qu’ainsi le monde apprend que la loi est scindée, et que ne pèse plus sur nous l’obligation de la puissance.
Révolution: honneur nominal des peuples. Mais, dès lors, anticipation des Empires. Disqualifions ce mot, avec courage. Il marque sur nous la loi périmée, celle où n’est pas mûre encore la subsomption, par le lien, de notre pensée de l’égal.
Comme la circoncision pour saint Paul, la révolution n’est rien, la non-révolution n’est rien. Laissons ces épisodes aux futilités de l’image.
La révolution n’a jamais été dans la révolution.
Au-delà! Au-delà d’un tel orage!